La psychothérapie institutionnelle

Publié le par dlauren

La psychothérapie institutionnelle

Article
de Sarah Chiche,
paru sur le site
du "Cercle Psy"

La psychothérapie
institutionnelle
de Jean Oury

"Si, en France, le terme aurait été utilisé pour la première fois par le psychiatre
Georges Daumezon, en 1952, dans la revue Anais Portugueses de Psiquiatria,
la première expérience française de psychothérapie institutionnelle, elle,
a lieu à Saint-Alban, en Lozère. « À la sortie de la Deuxième Guerre mondiale,
raconte le psychanalyste Patrick Faugeras, auteur d’un livre d’entretiens
avec Jean Oury, une poignée de jeunes psychiatres, qui pour des motifs
humanistes, qui par engagement politique, qui par souci d’une clinique
digne de ce nom, furent les protagonistes d’un mouvement original cristallisé
plus tard sous le nom de psychothérapie institutionnelle, visant à bouleverser la considération et l’approche de la f
olie.

C’est à l’hôpital de Saint-Alban, un des foyers de ce mouvement, que Jean Oury,
arrivé là quasiment par hasard, fit une rencontre essentielle, qui infléchit
durablement le cours de son cheminement clinique et personnel :
celle du psychiatre catalan François Tosquelles, réfugié polit
ique.

Très vite, il leur apparaît à tous deux dérisoire de vouloir soigner les patients
hospitalisés si l’institution elle-même est malade, c’est-à-dire, par exemple,
si les enjeux de pouvoir qui inévitablement la partagent, prennent le pas,
structurent, corsettent la relation à l’autre souffrant.
Cela supposait donc, avec les outils que la phénoménologie, la psychanalyse
et les études marxistes, alors florissantes, mettaient à leur disposition, de pratiquer,
simultanément à un travail thérapeutique, une analyse institutionnelle
permanente. »

La grande vadrouille

En mars 1953, Jean Oury est médecin-chef à Saumery, dans le Loir-et-Cher.
C’est le seul hôpital psychiatrique du département, et ses locaux, vétustes,
ne permettent pas de recevoir les malades dignement.
Oury pose à l’administration de l’hôpital un ultimatum : ou l’on procède
à des travaux de réaménagement, ou il part. Six mois passent, rien n’est fait.
Sur un coup de tête, il claque la porte de Saumery, emmenant avec lui
sur les routes du Loir-et-Cher l’équipe infirmière et… trente-trois malades
(si sept restent à l’hôpital, c’est qu’il leur est impossible de marcher).
Ils se trouvent des abris de fortune, dorment à l’hôtel, sont accueillis
dans une maternité. Deux semaines plus tard, ils investissent le château
de La Borde, à Cour-Cheverny. Tout est à inventer.
Le personnel soignant manque de moyens. Il n’y a qu’une seule voiture pour
assurer le transport de l’équipe, et le village le plus proche se trouve
à quatre kilomètres. (...)"

La suite de l'Article de Sarah Chiche, paru sur le site du "Cercle Psy"

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